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IL y a trois ans environ,  je me trouvais à Beauvais pour une brocante, j'allais  visiter une vieille église prés de là,  Saint-Étienne de Beauvais.

En poussant la porte et en me dirigeant vers le bénitier à droite, je vis sans aucun cierge, un crucifix grandeur nature sur lequel était fixé à la place du Christ, un être bizarre, ni homme, ni femme, dont la tête était cernée non d'une couronne d'épines, mais d'une couronne de roi.

Cet être avait des cheveux de femme lui tombant jusques à la ceinture, une barbe de sapeur, une gorge plate.

Il était vêtu d'une grande robe attachée au bas pour cacher les jambes, et les pieds nus, avec de gros pouces très écartés, n'étaient pas cloués l'un sur l'autre, mais piqués sur le bois, côte à côte.

Que faisait ce monarque masqué ou cette souveraine velue, dans une église? Je m'informai près du prêtre de garde. Il me parut peu renseigné.

Cette statue, me dit-il, c’est celle de sainte Wildgeforthe, une reine des Wisigoths, qui fut métamorphosée en une sorte de monstre pour décourager des prétendants.

Était-elles donc là pour prescrire aux fidèles du sexe mâle de n'avoir à jamais désirer l'oeuvre de chair même en mariage seulement?

Rentré à Paris, je recherchais son histoire,  mais je n'y découvris aucune trace  et je ne m'en occupai plus.

Son souvenir ne m'avait cependant pas quitté; aussi, quand, un an après, je dus retourner à Beauvais pour retourner a cet brocante, mon premier soin fut de me rendre à Saint-Étienne de Beauvais.

 

Voici maintenant quelques renseignements qui ont été récemment extraits des archives de Beauvais.

Quoi qu’il en soit, il n’y a pas, ou il y a peu de légendes, dont les artistes se soient  autant inspirés que de celle de sainte Wildgeforthe.

 

Sainte Wildgeforthe était fille d'un roi de Portugal; qui s’était consacrée à Dieu à l’insu de son père, elle avait, par sa grande beauté, de nombreux prétendants. Elle les évinça quand elle atteignit l'âge de se fiancer, elle fut, à cause de sa beauté, très recherchée.  Amarus , roi de Sicile, envahit le Portugal, défit son armée et il s'apprêtait à imposer les plus humiliantes défaite aux vaincus, quand il aperçut Wildgeforthe et en devint amoureux fou. II la demanda en mariage à son père qui fut heureux de cette aubaine; mais, une fois de plus, elle refusa et, comme il la poursuivait et se préparait à l'enlever, elle supplia Dieu de l’enlaidir. Dieu exauça sa prière et la nuit suivante, il survint une barbe épaisse à la vierge forte.

Amarus  perdit aussitôt tout désir de la posséder, quand son père s’aperçut de cette transformation et qu’il en connut l’origine outré de tant de désobéissance et exaspéré par tant de laideur, la fit rouer de coups et ordonna de crucifier sa fille, afin qu’elle eût le même sort que le Christ. Wildgeforthe fut représentée, à partir de ce jour, avec le lis  et la palme  du martyre. Les Chrétiens commencèrent, des lors, à l’honorer et à l’implorer dans les heures de tristesse.

Telle est le résumée en quelques mots de la légende de sainte Wildgeforthe, appelée aussi depuis des siècles sainte  Affligée  

On raconte que, certain jour, un pauvre ménétrier qui n’avait aucune offrande à  lui faire, se mit à jouer, à ses genoux, un air religieux. Alors, la statue de la sainte, à qui des fidèles avaient offert des souliers d’or, lança un de ces souliers au ménétrier en guise de remerciement. Mais lorsque celui-ci voulut vendre ce soulier d’or, il fut arrêté comme voleur d’objets religieux et condamné à mort. Tandis qu’on le conduisait au supplice, le pauvre homme demanda au juge, d’être autorisée à revoir la statue de la sainte. On lui permit. Conduit à l’église, il se jeta à genoux, et les yeux pleins de larmes, au pieds de la sainte, il recommença à jouer l’air religieux qu’il avait joué jadis, mais cette fois en présence du juge et du peuple. Lorsqu’il eut fini, la sainte détacha du pied son deuxième soulier et le lança au ménétrier, dont l’innocence fut ainsi reconnue et il fut  remis en liberté.

C’est depuis cet extraordinaire événement que figure aux pieds de  sainte affligée  un ménétrier  agenouillé.

                                 

D'autres fictions se sont greffées sur cette histoire, car le culte de cette vierge fut, parait-il, au Moyen Age, très répandu. Un volet d’un triptyque en ivoire du XII siècle, qui représente  la sainte en croix, avec un musicien agenouillé à ses pieds, est la plus ancienne œuvre d’art que nous possédions, relativement à cette sainte dont le culte était déjà connu  de Charlemagne, qui, en 810, lui fit élever une chapelle. En Angleterre, en Belgique, en Hollande, au Portugal,, en Allemagne et en France il y a plusieurs ville ou on peut la voire :  à Vattelot sur mer, à Rieuxens , Camiers , Etaples, Fanville, Wissant. Elle fut naguère vénérée, puis, peu à peu, elle tomba dans un parfait oubli. Cette statue a été si longtemps désignée sous le nom de Christ Androgyne

Comment et quand son culte naquit-il dans cette ville? On l'ignore; tout ce que l'on sait, c'est qu'au XVIIe siècle une confrérie de sainte Wildgeforthe existait à Saint-Étienne et chaque année, le 20 juillet,sa fête y était célébrée en grande pompe et il y avait, après la cérémonie, procession solennelle du Saint-Sacrement et Salut.

Un vieux rituel qui date de cette époque nous a gardé l'oraison de la messe dite en son honneur:

"Seigneur, nous vous en prions, jetez vos regards sur vos enfants qui vous implorent, par les mérites et les prières de la bienheureuse Wildgeforthe, vierge et martyre, fille de roi; et de même que vous avez exaucé ses prières en la dotant d'une barbe, de même daignez accueillir les souhaits de nos cours, en nous accordant un supplément de votre divine grâce."

Cette dévotion dura jusqu'au moment de la Révolution. Les sans-culottes ravagèrent l'église, détruisirent son autel, mais sa statue fut préservée. En 1796, lorsque Saint-Étienne fut réconcilié, on la plaqua sur le mur qu'elle occupe actuellement, à l'entrée de la nef; a droite.  

                                      

 

 
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